Archéologie : l’islamisation des Comores remonterait au 7ème siècle après J-C.

10 Décembre 2010 , Rédigé par slysdka Publié dans #Religions

La découverte dans cette agglomération, sous l’actuelle mosquée dite de Mtswamwindza, des restes d’une mosquée datant du septième siècle après-Jésus-Christ, vient apporter la preuve de l’implantation aux Comores de la religion musulmane dès le milieu du septième siècle, soit quelques dizaines d’années seulement après l’avènement de la troisième grande religion monothéiste de l’histoire de l’humanité.

La présence de l’Islam aux Comores depuis le septième siècle après Jésus-Christ et la construction de la première mosquée de la région orientale de l’Afrique à Ntsaweni, pourraient être confirmées avec les résultats des fouilles archéologiques conduites par le professeur Felix Chami, enseignant-chercheur à l’Université de Dar-es-salam, assisté du professeur Ali Mohamed Gou et Moustakim Ibrahim, respectivement chef du département Histoire à l’Université des Comores et étudiant comorien en Master 2 d’archéologie à l’Université de Dar-es-salam en Tanzanie.

Les chercheurs ont livré les premiers éléments de leurs travaux lundi dernier, 6 décembre à Ntsaweni, lors d’un échange avec la presse. La validation de ces travaux par la communauté scientifique attendue, incessamment, devrait confirmer la thèse de l’islamisation des Comores dès le septième siècle après Jésus-Christ et quelques dizaines d’années seulement après l’avènement de la religion musulmane. Cela va bouleverser, considérablement, l’histoire de la civilisation de l’Islam dans la région orientale de l’Afrique telle que connue jusqu’ici.

Depuis dimanche 28 novembre dernier, l’équipe mixte d’archéologiques et chercheurs tanzaniens et comoriens creuse les fondations de l’ancienne mosquée de vendredi de Ntsaweni, au nord-ouest de Ngazidja, pour déterminer avec exactitude la date de construction de cette vieille mosquée. La tradition orale rapportait que le chef coutumier de Mbude, Mtswamwindza a effectué un séjour en Arabie saoudite au siècle même de l’avènement de l’Islam. A son retour, en compagnie d’un lettré arabe du nom de Muhammad bin Othman, il aurait enseigné la religion et construit la première mosquée de la localité que tout le monde croyait être celle qui se dressait encore à Ntsaweni.

La découverte, dimanche 5 décembre, d’anciennes fondations enfouies sous cette ancienne mosquée de vendredi de la localité révèle des indices clairs indiquant que la première mosquée édifiée sur le lieu date du septième siècle après Jésus-Christ. A en croire les professeurs Chami et Gou, les fouilles archéologiques ont révélé trois fondations superposées au sous-sol. La première fondation est celle d’une mosquée qui date du 13ème siècle. La seconde dont les traces de la niche (mihrab) et de la chair (mimbar) sont nettement visibles, a fourni des matériaux datant du septième siècle, notamment des écritures gravées sur des poteries et autres objets déterrés à ce niveau.

Selon eux, leurs travaux vont se poursuivre au niveau de la troisième couche pour un complément des données déjà recueillies. Des travaux qui pourront s’étaler “jusqu’en fin décembre“, estime-t-on sur le site. Le professeur Gou soutient que jusqu’à ce jour la plus ancienne mosquée connue de l’Afrique orientale était celle de Lamu, en Tanzanie, construite au 8ème siècle et que la découverte de Ntsaweni vient apporter l’existence d’une mosquée plus ancienne encore, étant du 7ème siècle après Jésus-Christ. Si cela devait se vérifier, cela aura comme conséquence de bouleverser considérablement certaines données sur l’histoire de cette partie de l’Afrique.

Forts de ses découvertes et face à la presse, les enseignants-chercheurs Chami et Gou ont soutenu que l’histoire de l’Afrique telle qu’elle a été écrite par les chercheurs occidentaux devrait être “largement revue“. Selon eux, les éminents professeurs que sont Vérin, Martin et consorts, “n’avaient pas pris la peine de faire des recherches poussées avant d’écrire cette histoire“. Depuis 1990, l’archéologue tanzanien a entrepris des recherches dans la région orientale de l’Afrique afin de “corriger“ l’histoire de l’humanité dans cette partie du continent.

Aux Comores, il est à sa troisième mission archéologique après avoir travaillé à Shindi, au sud de Ngazidja, et Ipvwani au nord, où ses études ont révélé un passé très lointain du peuplement des Comores, à “environ 3.000 ans avant la naissance du prophète Issa. A Ntsaweni, il s’intéresse à l’histoire de l’Islam dans le pays. Le chercheur compte également entreprendre des missions dans les autres îles du pays pour “faire découvrir la richesse de l’histoire des Comores“.

M. Soilihi Ahmed

source => : umbeli.blogs.courrierinternational

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