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Le blog de slysdka.over-blog.net

La « Guerre des Etoiles »

 

             

 

« Toute découverte de la science pure est subversive en puissance ; toute science doit parfois être traitée comme un ennemi potentiel ». Aldous Huxley, Le meilleur des mondes.

 

              « La science a fait de nous des dieux, avant que nous ne fussions devenus des dieux ».

Jean Rostand.

 

 


 

 

 


              L’Initiative de Défense Stratégique ou IDS, le programme américain de la Guerre des étoiles, est officiellement terminée, du moins on le suppose mais tel que l’on connaît le genre humain j’en doute. Le programme est poursuivi en secret. Pour en faire la synthèse, il s’agissait de protéger les Etats-Unis de l’assaut de missiles ennemis par un bouclier spatial, tel en était l’enjeu.

 

              Le 6 septembre 1985, à la base militaire de White Sand, au Nouveau-Mexique, le « rayon de la mort » a brusquement conquis son droit à l’existence. Il a réduit en poussière un spécimen du plus ancien et du plus puissant des missiles balistiques intercontinentaux américains, l’ICBM Titan 1, un géant qui, en d’autres temps et sous une forme légèrement différente avait servi au lancement de satellites ainsi qu’aux vols spatiaux du programme Gemini. L’opération n’a duré que le temps d’un éclair, au propre comme au figuré. Le rayon, émis par un laser chimique de type Miracl (Mid-Infrared Advanced Chemical Laser), est venu frapper le deuxième étage de la fusée, l’illuminant un bref instant, puis le missile s’est désintégré.


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 C’est la première fois dans l’histoire qu’une cible de cette importance est détruite par des moyens de ce genre. Et cette expérience revêt pour les Américains un très grand intérêt : elle démontre de manière spectaculaire la vulnérabilité des missiles intercontinentaux à certaines armes nouvelles, au premier rang desquelles figurent les lasers à haute énergie ou lasers de puissance. C’est précisément sur des armes de ce type que repose « l’Initiative de Défense Stratégique » ou IDS lancé officiellement par l’ancien président Ronald Reagan. Ce qui s’est passé à White Sand signe-t-il pour autant l’acte de décès de la dissuasion nucléaire ? Certains ne sont pas loin de le penser. Pourtant, l’ICBM Titan 1 désintégré le 6 septembre se trouvait au sol, immobile, et constituait, de ce fait, une cible particulièrement facile. Il n’empêche, sa destruction a pris valeur de symbole. Elle a montré que la proposition faite par Ronald Reagan le 23 mars 1983 de mettre au point un système permettant « d’intercepter et détruire les missiles balistiques stratégiques soviétiques » avant qu’ils ne touchent le sol des Etats-Unis ou de leurs alliés est déjà en train de déboucher sur des réalisations concrètes.

 

Mettre fin à l’équilibre de la terreur

 

              Comme le disait un chercheur du Lawrence Livermore National Laboratory, le plus important des laboratoires américains où s’effectuent les recherches concernant le programme IDS, « l’Initiative de Défense Stratégique est en train de glisser du stade de simple concept à celui des essais et de la démonstration ». Pourtant, longue est la route qu’il reste à parcourir avant de mettre en place le « bouclier spatial » rêvé par Ronald Reagan et ses conseillers. Alors, l’IDS, est-ce la fin de la dissuasion nucléaire ou un projet trop ambitieux et trop irréaliste pour pouvoir être jamais réalisé ? Et d’abord, que recouvre cette expression de « Guerre des étoiles » qu’on utilise en oubliant que l’étoile la plus proche se trouve à 4 années-lumière de la Terre ! Ou est-ce un système d’identification, d’interception et de destruction d’une menace extra-terrestre ? !

              L’IDS est un programme « défensif » visant à empêcher tout attaque nucléaire sur le territoire des Etats-Unis par l’interception et la destruction des missiles adverses avant qu’ils n’aient le temps d’atteindre leurs objectifs. C’est donc, théoriquement, la fin de la notion de représailles. Dans le cas où une telle défense pourrait être mise en place, elle comporterait des systèmes basés au sol et d’autres dans l’espace, jusqu’à une altitude de 36 000 km.

 

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   Cela dit le terme même de projet ne convient pas tout à fait pour parler de « l’initiative » du président Reagan. Ce n’était encore officiellement qu’un programme de recherche devant déterminer si un système de défense antimissile réellement efficace est réalisable et, si oui, dans quelles conditions. La nuance est importante : elle permet aux Américains de s’engager sur la voie d’une stratégie d’apparence exclusivement défensive, sans contrevenir aux clauses d’un traité signé en 1972 entre les Etats-Unis et l’URSS portant sur la limitation des systèmes antimissiles mais n’interdisant pas les recherches concernant ce type de défense.


   A l’origine de ce programme, il y a la volonté des Etats-Unis de changer les données de l’équation stratégique sur laquelle reposait jusqu’alors leur dissuasion. Sans entrer dans les détails, chacun sait aujourd’hui que les deux grandes puissances disposent dans leurs arsenaux d’une capacité de feu nucléaire bien supérieure à leurs besoins réels et qu’elles ont de quoi faire sauter plusieurs fois la planète au terme d’une guerre éclair où il n’y aurait ni héros ni vainqueurs. Depuis une bonne cinquantaine d’années, cependant, cette situation apparemment aussi absurde que périlleuse a été garante de la paix entre les Etats-Unis et l’URSS. C’est ce que l’on appelé « l’équilibre de la terreur », où chacun sait ce qu’il lui en coûterait de déclencher un conflit : son propre anéantissement, voire celui de l’espèce humaine tout entière.


 

 

L’IDS une idée vieille de quarante ans

 

              Cette situation se fonde sur une doctrine élaborée aux Etats-Unis dans les années 1960, celle de la « destruction mutuelle assurée », en anglais Mutual Assured Destruction ou MAD, c’est-à-dire… fou ! Et il s’agit bien de folie car, depuis que s’est instauré l’équilibre de la terreur entre les deux Grands, ceux-ci n’ont eu de cesse d’accroître le nombre de leurs missiles et de les rendre à la fois plus meurtriers et plus précis. Ces missiles, du fait même de leur précision toujours accrue, en sont arrivés à menacer non plus seulement les villes du camp adverse mais aussi les silos où sont entreposés ses missiles ! Autrement dit, il est devenu possible de désarmer l’autre camp en anéantissant ses forces nucléaires sans toucher à ses populations civiles. Et cela change pas mal de choses en matière de dissuasion…

  Imaginez, en effet, que les Soviétiques d’alors (avant la chute du Mur et du Communisme) déclenchent un tir nucléaire surprise sur les silos où se trouvent les missiles intercontinentaux américains et les détruisent en ne faisant presque pas de victimes. Quelle serait alors l’attitude des Américains ? Prendrait-il le risque de vitrifier les grandes cités de l’ex-URSS et de provoquer ainsi un holocauste nucléaire pour venger ses fusées ?

     C’est donc en partie pour mettre fin à cette situation de plus en plus insupportable et faire reposer la dissuasion sur d’autres bases que celle d’une « destruction mutuelle assurée » que les Américains ont conçu le programme IDS. Cependant, l’idée d’un « bouclier » antimissiles n’est pas nouvelle. En 1956, on prévoyait déjà de mettre sur orbite, à une altitude de 400 km, entre 300 et 500 satellites portant chacun 140 intercepteurs à guidage terminal.

 

Anéantir les missiles ennemis sans toucher aux populations

 

  Ce système qui répondait au doux nom de Bambi (Balistic Missile Boost Intercept), ne dépassa jamais le stade de l’étude : sa réalisation posait quantité de problèmes que la technologie de l’époque n’était absolument pas en mesure de résoudre. Tel n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui.

 

 

 chemical laser                 energy weapon

 

 

 

 En 1981, un groupe privé, baptisé la Heritage Foundation, réunit autour d’un général du nom de Daniel O’Graham certains hommes d’affaires désireux d’investir dans une aventure technologique de très haut niveau.

Daniel O’Graham, qui n’avait peut-être pas oublié Bambi, leur suggéra de financer une étude sur un système de défense antimissile basé dans l’espace.

Ce fut le projet High Frontier, qui prévoyait la mise en orbite de 432 satellites intercepteurs équipés d’armes non nucléaires. L’originalité de ce projet, par rapport à d’autres qui l’avaient précédé, était d’abord d’envisager trois étapes successives dans l’interception des missiles ennemis afin de n’en laisser échapper aucun. Ensuite, il ne se limitait pas à une défense antimissile mais proposait aussi différentes solutions pour ouvrir l’espace à l’exploitation civile à partir des progrès résultant d’investissements militaires. Il ne fut cependant pas retenu parce que ses 432 satellites risquaient de constituer des cibles trop vulnérables face aux lasers et aux armes à faisceaux de particules déjà à l’étude chez les Américains et les Russes.


suite=> http://strange-univers.over-blog.com/pages/La_Guerre_des_Etoiles-2640956.html


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